Le CJESH d’hier à aujourd’hui

25 ans d'histoire

Le Carrefour jeunesse-emploi Saint-Hubert vient tout juste de fêter ses 25 ans. Un quart de siècle dédié au service des jeunes adultes de Saint-Hubert! Ce deuxième article de blogue d’une série de trois permet de faire un constat sur les deux décennies et demie que nous venons de traverser. Et… qui de mieux que Guylaine Turpin directrice générale depuis le tout début pour nous parler du Carrefour et des jeunes.

Guylaine, Qu’est-ce qui a le plus changé en 25 ans selon toi?

Premièrement, il y a le marché du travail qui s’est énormément transformé. Ce qui nous a appelés à nous ajuster dans notre approche et dans le travail que l’on fait. Comme on a cœur d’être à l’avant-garde et de suivre les tendances on n’a pas eu le choix de s’adapter au fil des ans. Bien évidemment, on vit depuis mars 2020 une très grosse transformation, mais le marché à changer petit à petit au fil des 25 dernières années.

Ensuite, sans surprise le deuxième élément qui a énormément changé, c’est notre clientèle. Ce sont des cycles, tous les 5-6 ans, on voit un changement au niveau du groupe d’âge qui a besoin de nos services. Bien évidemment depuis 5 ans, on constate que notre clientèle est plus issue de l’immigration qu’en 1997, mais il y a 25 ans on remarquait que les jeunes qui utilisaient nos services provenaient de groupes d’âge plus diversifiés. Notre noyau fort ç’a toujours été les 18-25 ans. Avant, ils étaient plus scolarisés surtout au niveau des formations qualifiantes. Depuis 10 ans, chez les jeunes de 18 et 25 ans qui viennent le plus nous consulter, on voit une baisse au niveau de la scolarité. On remarque que 30% d’entre eux n’ont pas de secondaire 5 et qu’un très gros bassin de ces jeunes a à peine un secondaire 2.

Qu’est-ce qui explique cette baisse de scolarité selon toi?

L’espace sur le marché du travail est beaucoup plus grand qu’auparavant. Donc ceux qui avaient de la difficulté à s’intégrer avant arrivent aujourd’hui à se trouver un emploi plus facilement. Quand le taux de chômage est plus élevé et que ces jeunes voient des gens, avec des diplômes, manquer de travail, ils se disent qu’eux n’arriveront pas à se trouver un emploi, ils pensent alors qu’il est plus simple de rester sur l’aide de dernier recours et ils ne viennent pas utiliser nos services. En 2022, comparativement aux années 90, de la’’ job’’, il y’en a et ils le savent. Ils viennent donc nous consulter pour qu’on les aide à trouver les meilleures possibilités pour eux.


Ces deux gros changements viennent démontrer toute l’importance qu’on les organismes à travailler en partenariat afin de s’assurer qu’il y’ait toujours un filet de sécurité autour des jeunes. Travailler en collaboration permet d’éviter que les jeunes décrochent socialement. Ç’a toujours été dans notre mandat et pour les années à venir nous souhaitons mettre en place de plus en plus de partenariats, notamment avec les écoles secondaires.

Qu’est-ce qui t’a amené à venir travailler ici?

Tout d’abord parce que c’était le domaine dans lequel j’ai étudié, mais surtout parce qu’il y avait un Carrefour dans MA ville. Je me disais qu’enfin il y allait avoir des services pour les jeunes adultes dans Saint-Hubert. Ils n’auraient plus besoin d’aller à Brossard ou à Longueuil, ils auraient enfin accès à un Carrefour à proximité avec des gens qui connaissaient et comprenaient leur réalité.

Qu’est-ce qui te garde encore ici après toutes ces années?

Il n’y a pas une année qui se ressemble, oui ça fait 25 ans, mais chaque année est unique et amène son lot de changements et de défis. De nouveaux besoins ont émergé au fil du temps pour les jeunes adultes de 16 à 35 ans et j’ai encore envie de travailler à les accompagner là-dedans. J’aime encore profondément ce que je fais et la clientèle pour laquelle je me bats.

C’est quoi les jeunes pour toi?

C’est la quête de soi, la recherche d’un sens à leur vie. Alors l’important pour moi c’est de pouvoir leur offrir un lieu où ils peuvent venir chercher un coup de main, peu importe qui ils sont et de quoi ils ont besoin. Quand tu vis une embûche financière, tu as la possibilité d’aller rencontrer un conseiller financier pour t’aider non? Alors quand tu es dans la vingtaine, l’âge où tu apprends à connaître la personne que tu es en train de devenir, tu as peut-être besoin d’un conseiller pour t’aider. Le Carrefour devient alors un ‘’safe place’’ où il t’est permis d’aller remettre en question tes décisions professionnelles et de trouver des solutions à tes besoins.

Donc on a encore lieu d’être?

Ben certainement! C’est beaucoup plus dans la mi-vingtaine qu’on réalise qui on est, ce qu’on a envie de faire, nos intérêts, nos aptitudes basées sur nos expériences de vie, etc. C’est d’autant plus important d’offrir encore des services à cette tranche d’âge. Avec ce qui s’en vient au niveau économique il v a y en avoir encore plus de jeunes adultes en remise en question qui vont se demander : << qu’est-ce que je fais, où je m’en vais? >> En plus, la mi-vingtaine vient parfois avec un premier enfant et dès qu’un jeune devient parent ça change sa perspective de la vie. Pas obligé d’être en grosse remise en question, des fois on a juste besoin d’être certain de savoir où on s’en va professionnellement. Ça tombe bien, on sert à ça et nos services sont gratuits en plus!

Finalement, On a demandé aux employés actuels du CJESH de décrire le Carrefour en un mot voici ce que ça donne si on les MET tous ensemble:

Un lieu accueillant, convivial et chaleureux. Un organisme rassembleur et dynamique engagé dans sa communauté. Un endroit sans jugement où on priorise les besoins de l’humain avant tout.